Le concept de Militantisme socio-sanitaire a été publiée dans la Revue Canadienne « Reflets » en 2017 par le Professeur MEVA’A ABOMO Dominique (HDR) de Université de Douala au Cameroun. Il est un paradigme du Militantisme socio-spatial, et plus globalement, de la Géographie du Militantisme socio-spatial développée par le même auteur dans ses travaux d’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) en Géographe de la santé.
A-Définitions et caractérisation
Le militantisme socio-sanitaire désigne l’engagement (social, politique, économique, culturel ou environnemental) et l’agir individuel et/ou collectif dans le but de promouvoir la santé aux échelles individuelle, familiale et/ou communautaire. Le militantisme socio-sanitaire repose sur cinq composantes :
– Les acteurs sociaux : les acteurs sociaux sont les intervenants dans le secteur de la santé, structurables en plusieurs catégories de personnes physiques (individus, population locale) ou morales, d’ordre institutionnel (public ou parapublic) ou non institutionnel (privé et société civile). Les militants qui constituent une catégorie d’acteurs non institutionnels ne sont donc pas les seuls acteurs de l’univers militant ;
– L’objet-militant : l’objet-militant renvoie à toute réalité socio-sanitaire à problème, toute situation socio-sanitaire à risque, à défendre, à restaurer, à promouvoir, etc.
– L’enjeu-militant : L’enjeu-militant est « le changement socio-sanitaire ou la santé » en tant que finalité à quêter, à conquérir et à maintenir dans toutes ses dimensions et formes ;
– L’activisme : l’activisme renvoie à la philosophie de l’action volontaire pour le changement ; il se construit à partir de la dialectique objet-militant / enjeu-militant. Il promeut les transformations ou mutations de l’objet-militant afin qu’il s’identifie et concoure à l’enjeu-militant. L’activisme est donc au cœur de tout militantisme. Il se fonde sur l’articulation entre les trois savoirs militants : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.
– La temporalité : la temporalité est l’expression de l’existence dans le temps du fait militantisme ; car, toute action militante a un début et une fin, elle se matérialise et existe donc dans le temps ; par conséquent, elle revêt un caractère temporel. La temporalité du fait « militantisme » résulte, en principe, de la synchronisation des temporalités individuelles des différentes composantes de l’univers lors de leur articulation fonctionnelle.
B – Que retenir ?
Le fait « militantisme » est un construit. Il se construit, se déconstruit et se reconstruit perpétuellement à partir de cinq composantes cardinales : les acteurs sociaux, l’objet-militant, l’enjeu-militant, l’activisme et la temporalité. La spécification « socio-sanitaire » décline le type de militantisme promu et à partir duquel l’objet-militant se définit. Cette construction donne lieu à deux cas de figures :
Lorsqu’il y a une articulation structurelle et fonctionnelle entre ces cinq composantes, le militantisme socio-sanitaire impulse un changement socio-sanitaire, et par généralisation, un changement socio-spatial en lien avec la santé.
Lorsqu’il y a une désarticulation structurelle et fonctionnelle entre ces cinq composantes, l’impulsion de tout changement escompté est mitigée. Cette mitigation s’accompagne d’une érodabilité de l’engagement militant, de l’essoufflement de l’activisme et d’une faillite de la conscience militante en faveur du péril socio-sanitaire.
Meva’a Abomo, D. (2017). Militantisme socio-sanitaire et changement socio-spatial…. Reflets, Revue Canadienne de Santé Communautaire, 23(2), 69–108. https://doi.org/10.7202/1043303ar
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